• "Le Grand Requin Rouge"


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    "Le Grand Requin Rouge."

    Reportage sur l'explosion d'un des grands magnétars.
    Ces corps célestes se distinguent par une activité magnétique extrême, des millions de milliards de fois supérieure, à celle qui règne sur la Terre.

    Reportage sur l'explosion d'un des résidu, du cœur effondré, d'une étoile morte, d'un genre si rare, qu'on en compte moins d'une douzaine : un magnétar.

    Reportage sur l'explosion d'une étoile à neutron, le résidu du cœur effondré, d'une étoile morte, d'un genre si rare, qu'on en compte moins d'une douzaine :
    un magnétar.

    Reportage sur l'explosion d'un des sursauteurs gamma, qui se manifestent, par des flambées soudaines, de rayonnement gamma, de basse énergie.

    Reportage sur l'explosion d'un des quatre magnétars,
    connus sous le nom, de sursauteurs gamma, qui se manifestent, par des flambées soudaines, de rayonnement gamma, de basse énergie.

    La recomposition du champ magnétique, ayant fini, par libérer des flots d'énergie,
    cela a provoqué une extinction massive des espèces vivantes.
    C'est certainement, le Big One, que nous attendions tous.
    Les experts guettaient, un événement, de cette ampleur, pour mieux comprendre, la nature même, des magnétars.
    Pour expliquer la violence de l'explosion, certains astronomes, émettent l'hypothèse, d'un "tremblement d'étoile".
    Ils ont calculé aussi, que sa source devait avoir dégagé, autant d'énergie, en un dixième de seconde, que le Soleil en 100 000 ans.
    Ceux-ci ont estimé, qu'il s'agissait de la flambée de rayons X et gamma, provenant de l'extérieur du système solaire, la plus intense, jamais enregistrée.
    Le flash d'énergie, a atteint la Terre, le 20 février 2004, affolant les instruments de détection des satellites et les télescopes terrestres,
    perturbant les hautes couches de l'atmosphère et mettant sens dessus dessous, la communauté des astronomes.

    CUT UP DU MONDE | 17.02.05 | 13h45


    I.

    L'abominable effondrement du rêve américain, s'accélérait à un rythme soutenu, depuis le XIXème siècle.
    L'écrivain et journaliste d'une nation dirigée par des porcs, Hunter S. Thompson, un fusil dans la bouche, à la Hemingway, s'est suicidé, dimanche 20 février, à l'âge de 67 ans.
    En se tirant une balle dans la tête, il a mis fin à une vie hallucinée.
    Le junkie solaire se tire comme il écrivait et vivait : éclaté.
    Le suicide de cet apôtre de l'intoxication, manifeste, que se droguer et se foutre en l'air, c'est bien.
    Il pensait mourir, à 27 ans, dans une explosion.
    Ce n'est pas un mince symbole, que le télescopage final, dans notre actualité, de l'explosion d'un des sursauteurs gamma et du suicide du Docte Hunter S. Thompson.


    II.

    J'habitais au 40 ème et dernier étage de la Sociale.
    La grande tour ghetto, à la périphérie de maudit.
    La population était stockée par tranche de dix étages.
    - 40 à 30 : les malades mentales, psychotiques, dépressifs, etc.
    - 30 à 20 : les immigrés.
    - 20 à 10 : les alcooliques.
    - 10 au réez de chaussée : les vieux.

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    Je n'ai pas de papelars. Je ne sais pas vraiment, si j'y aurait trouvé, mon identité, ou, un simple matricule.
    Les voisins de mon étage, n'ouvrent pas, leurs portes. Que je frappe, ou, que je sonne, ils n'ouvrent pas, leurs portes.
    Jamais.
    La Sociale, c'est Salvia, une "bruja" des étages des immigrés, qui m'en a parlé.
    Par contre, qui je suis, ou, d'où je viens, je ne l'ai même pas même trouvé, dans la bécane antédiluvienne du salon. Il y a bien des mails, mais ce ne sont que des publicités et tout est adressé, au pseudonyme "Le Grand Requin Rouge", qui ne me dit pas grand chose.
    Possible, même, que je ne sois pas vraiment chez moi, vu que mon dernier souvenir, date d'une nuit étoilée, où je marchais sur le plafond céleste.
    Cela peut paraître étrange, d'arpenter les cieux, mais c'est facile. Il suffit d'essayer. Les pieds ont une bonne adhérence, ils s'enfoncent jusqu'au dessus de la cheville. Je me suis cogné la tête, sur le toit de la Sociale, et depuis, impossible d'attraper, un souvenir plus ancien. Quand je suis rentré sur le dernier palier, une porte baillait et comme, il n'y avait personne d'autre, j'en ai conclu qu'elle m'attendait.
    Toute la semaine, j'ai mâché des plantes, que Salvia m'avait donné. Le pied ! Je sais pas, où je suis parti... Ailleurs est un autre monde.
    Le jeudi, je tournais déjà, avec les résidus, qui macéraient dans une casserole. Le week end, c'était panne sèche.
    La bruja avait l'air en vacances. J'ai retourné l'appart. et dans un pot d'un placard, j'ai trouvé un Bubble Gum Vache. Terrible, jamais vu un truc comme ça. Un chewing gum avec des cornes ! Avec tout un mode d'emploi dedans. J'ai lu par curiosité. Il disait que le soleil est à l'agonie, qu'il faut trouver une solution, partir en Bubble Gum Vache, pour aller le sauver. J'ai goûté le truc, à peine sur ma langue, qu'il se volatilise complet. Je me demande si j'ai pas halluciné. Et là, je découvre une petite phrase à la con, il y a marqué : "avant d'utiliser le Bubble Gum Vache sortez dehors".
    Je sors sur le palier et je vois dehors une échelle posée contre le mur.
    La trappe du grenier était ouverte.
    Cela faisait longtemps que je voulais vérifier : Qu'est-ce qui, nuit après nuit, faisait rouler des billes au dessus de ma tête ?
    Je l'ai grimpée. J'ai passé ma tête par la trappe et j'ai regardé.
    C'était vide, enfin presque, le sol était couvert de blocs de laine de verre et juste dans un coin, à peu près a hauteur de ma chambre, il y avait un vieux fauteuil.
    Une ruine. Je me suis approché, en marchant sur les traverses de bois, pour ne pas risquer de traverser mon plafond.
    C'était bizarre, L'air était agité de mouvements, comme des pigeons effrayés et fous qui venaient battre contre moi.
    Le fauteuil n'était pas vide. Il y avait un gaillard sec, au front dégarni, avachi dedans.
    Il portait des lunettes d'aviateurs aux verres écarlates,
    et sur ses genoux, un vieux fusil.
    Je me suis avancé prudemment.
    Pas de réaction.


    III.
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    Docte Hunter Thompson ?
    Ce mec est fort !
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    L'autre jour, j'ai vu par ses yeux.

    J'étais en haut, c'est lui qui racontait mon histoire.
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    Je crois que je me suis fait attrapé par un reflet.
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    IV.

    Il était immobile,
    comme mort.
    Derrière son crâne, béait une fleur de pensée liquide, palpitante.
    L'essence volatile de la vie.
    Le Seigneur Dieu.


    V.

    Je crois que je me suis fait attrapé.
    Je ne sais pas si tu as déjà vu, un cerveau amoché parler,
    c'est impressionnant.
    Une floraison de lumière, les pétales qui bruissent, l'abondance acide qui es balance doucement, mêlée au flot des paroles....
    La prima matera,
    sirupeuse,
    qui dégorge,
    de son bulbe cervical, en floraison.
    J'ai porté, un peu de l'âme du requin rouge, du bout du doigt à mes lèvres.

    Paré pour une plongée dans les grands fonds ?


    VI.

    L'enfer des processus naturels, corail et autres horreurs.
    La vision d'un monde dans son absolu.
    Putains d'interfaces, des failles d'énergie.
    Des foyers de vie sur la croûte terrestre et les êtres qui les peuplent passent leur temps, agglutinés aux interfaces impersonnelles,
    télé, phone, net, etc. Miroirs des temps modernes. Mortels. Le plus court cycle entre l'oral et l'anal. Cloîtrés dans leur cellules. Shoutés d'informations jusqu'à l'O.D.

    Je crois que je n'avais jamais réalisé tout à fait ce que signifiait le fond et la forme, un monde protéiforme pour caché l'essence unique. Monochrome monotone. Mais si l'essence n'est pas autre chose qu'un process naturel, alors la servir, au mieux, c'est ne pas exister. J'ai vu une méga monolithe passer, j'étais dans les poussières qu'elle venait de traverser, la vie déjà si lointaine. Hors de porté. A peine la vie nous traverse, que déjà on la sent disparaître, quand on soupçonne la zone lointaine, où la pulsation prend le pas sur le néant. J'ai été voir ce que je faisais de ma mémoire, je passe tout mon temps inconscient, et quand je suis conscient j'enregistre mes souvenirs sur du vide, en gros j'efface ma mémoire au fur et à mesure. Néant.

    Je me demande, à quoi ça rime d'oublier, de glisser, dans le néant, de jouer, aux vivants.
    J'aimerais n'avoir que deux masques, un de joie, un de tristesse, mais je suis humain et mon chemin, c'est d'opposer ma nature, à ma fonction, pour surfer sur la force de réaction.
    Même si ce n'est qu'un concept, que nous ne sommes que des échos, des fantômes d'une vie passée, peu importe ce qu'est l'essence.

    J'ai envie de parler, mais j'ai peur, qu'il n'y ait rien à dire.
    Pas de place pour la vie.
    Le libre arbitre existe, mais nul n'en a besoin.
    Ce que j'en fait, c'est juste une variante de se qu'ils en font, juste une autre mort, plus subtile où se manifestent les moirures de la vie.
    A moins que ce ne soit autre chose, car il y a l'espoir.
    La tache est immense, rappelle toi le pantin aux fils brisés. Il faut qu'il réapprenne à se mouvoir, à se nourrir, à aimer et rêver, seulement toi, tu ne veux pas un monde pour toi, tu veux créer autant de mondes que d'êtres en leur apprennant à moduler les formes sur la zone d'interface, pour contrôler leur énergie, tu veux leur offrir la liberté.
    Peut être que ton langage est par trop hermétique, pour qu'ils puissent comprendre l'intérêt de choisir la vie, tu devrais cacher le logos spermatikos au plus profond de ta parole.

    Peut-être qu 'avant il faudrait remettre en cause un certain nombre de chose comme :
    Un gouvernement et une éducation qui ne sont que des usurpateurs. La télévision qui véhicule un fantasme anti-humain, la télé réalité. La médecine imbu d'elle même, les sciences dogmatiques, etc. Des hiérarchies sclérosées qui empêchent l'évolution du système.

    Mais pour que cela soit possible, il faudrait que les individus n'ont seulement en aient l'intérêt, mais encore qu'ils soient capable de distinguer leurs intérêts, de ceux susciter par les médias et autres publicitaires.

    Alors peut être que les gens se rendraient compte qu'ils peuvent voler loin de la surconsommation. « ça vit d'air pur et de mescaline, un magnétar... »
    En définitive, la surconsommation, n'est que le fruit de la volonté des exploitants et des propriétaires de faire toujours plus de profit.
    Le pouvoir et l'argent, les drogues des élites coûtent très cher à ce monde.


    Quelque soit ma vie, ou son illusion, elle n'est qu'un élément d'un processus global.

    Quelques soient les formes que je construis, elles sont issue de la même essence.
    Je sais qu'il est malvenu d'usurper un corps humain, mais il ne faut pas me juger. Je reconnais que, celui qui est né dans ce corps, n'est plus qu'un fœtus atrophié de douleur concentré, mais je ne l'ai pas sacrifié, que je sois venu ou pas, il serait mort. J'ai juste répondu à l'un de ses vœux... Tu te doutes... Un rêve d'enfant.


    VII.

    Dehors, le ciel fait preuve d'un magnétisme affolant.

    Il faut se tenir debout et basculer sur l'axe du genou. Quand le crâne touche terre, on pousse très fort jusqu'au ciel.
    Et voila, je monte en l'air.
    Là-haut, c'est agréable, j'ai les pieds anesthésiés, immergés dans la voûte céleste.
    J'ai l'impression de flotter.
    Comme ce qui est en bas est en haut, de même ce qui est en haut est en bas.

    Je cours en riant comme une mouette.
    Am YaAcov 'hai, je parcoure les étoiles.
    Quand je redescendrai, je me ferai tatouer un truc, genre, une belle vache avec sur son cuir, une mouette rouge interstellaire.
    Prendre son pied, avec les étoiles c'est phénoménal. Des vagues d'orgasmes. D'énergie pure. Un voyage halluciné au pays de la joie.

    J'en oubliais de regarder la terre et Pan ! Voila qu'elle me rappelle.

    Mon crâne vient de heurter une immense tour.

    Je me redresse sur son toit, en douceur.

    Pas à pas,
    je marche à l'envers, qu'est-ce que je fais sur terre ? J'ai oublié. J'ai oublié quoi ?
    Je descends dans la cage d'escalier. Sur le palier, il y a ma porte entrouverte et une échelle.
    Tiens, j'ai toujours rêver de voir ce qu'il y a dans ce grenier. 40 étages de souvenirs ?
    En haut de l'échelle, rien, un fauteuil moitié crevé dans un coin.
    Je m'assois, j'essaie d'imaginer ce qu'a pensé la dernière personne qui s'y est installée.
    J'ai dans mes mains un fusil, qui devait traîner là. Je regarde sa gueule et c'est le vertige, comme si elle me tête le crâne.

    J'ai entendu le déclic de l'arme.

    Une vague montante de souvenirs me submerge, je suis resté perché, un sacré moment.





    Merci à Hunter S. Thompson, à B. Corty, à E. Grangeray et P. Kéchichian.
    Merci à Emmanuel Jouanne, à Philippe K. Dick, à Michel Jeury.
    Merci à Theleme.

    Un reportage du Grand Requin Rouge sur l'explosion d'un magnétar, commandité par l' Oeil de la réalité, traduit par Morne au Champ du Possible, le 27 février 2005.
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    DISPARITION
    Hunter S. Thompson.
    Né le 18 juillet 1937 à Louisville (Kentucky)
    Mort le 20 février 2005 à Woody Creek (Colorado)
    « Tim Burton's Corpse BrideGestalt OrchestrA »

  • Commentaires

    1
    nicpro
    Mardi 12 Avril 2005 à 22:23
    HS. Thompson
    20 février 1967 naissance de kurt cobain. 20 février Raoul Duke nous quitte à 67 ans. Et pour les deux le fusil, la drogue, et une oeuvre sublime derrière eux... coïncidence? sûrement...
    2
    nicpro
    Mardi 12 Avril 2005 à 22:25
    HS. Thompson
    Et puis 67 c'est 40 + 27 et 27 c'est l'âge à laquel il pensait nous quitter comme l'ont fait certains...
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      Commentaire :


    3
    pr. kino
    Mercredi 13 Avril 2005 à 10:39
    HS. Thompson
    Synchronicité ? (Alors, quel est le rapport entre la table d'émeraude et le nombre 40 ?)
    4
    Vendredi 18 Septembre 2009 à 11:50
    Poursuivre la lecture avec d'autres nouvelles en libre diffusion
    http://www.inlibroveritas.net/auteur7278.html Télécharger le grand requin rouge ? http://www.inlibroveritas.net/lire/oeuvre17334.html
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