Je veux vous raconter une histoire.
Enfin c'est pas juste une histoire... une, qui s'oublie,
c'est l'histoire de ma vie.

Data avait un sourire qui lui traversait le visage.
Il se penchait sur moi, en ralant pour ses épaules brisées de vieillard,
mon papa jeune comme la vie.
Il me juchait là-haut tout près du ciel.

L'aventure de tous les jours pour faire les courses.
C'était trop amusant, les gens regardaient ébahis ma tête sortir du grand sac à dos.
Au retour, j'étais bien installée sur le sac rempli de commissions.
Il me racontait des histoires d'autrefois :
"Quand on se promenait à la tombée de la nuit, on voyait des lucioles,
des petites lumières qui donnaient un air féérique à la vie.
Quand les temps ont changé, la technologie a dévoré le monde
et elle a chassé les lucioles."
L'air était devenu trop pollué pour qu'elles subsistent et aujourd'hui, les lucioles,
c'étaient ces phares qui m'éblouissaient quand mes yeux décrochaient du ciel.

D'autres fois on reprenait des chansons rigolotes :
"Notre planète, c'est tous les jours, c'est tous les jours, qu'elle perd la tête...
Notre planète, c'est tous les gens, c'est tous les gens qui perdent la tête..."

Quand on restait en ville, je marchais de temps en temps, mais c'était très dangereux.
Il m'expliquait que même quand les feux autorisaient le passage, je devais faire attention, parce que les voitures étaient sans pitié.
Il pouvait y en avoir une qui sorte d'une maison pour m'écraser.
En plus, sur le trottoir, certaines nous lachaient des gaz qui puent dessus.

Un jour, mon papa, s'est mis à tousser.
Pourtant, il fumait pas de clope.
Il n'a pas pu s'arrêter de tousser.
Un jour, mon papa n'a plus pu me porter.
Il m'a posé par terre,
avec un sourire fragile au point de se briser.
Il a toussé, toussé... et je suis restée là, avec mon "plus de papa".

Je ne comprends pas pourquoi, ceux qui ont des voitures sont épargnés,
alors qu'ils assassinent ceux qui ne polluent pas.

Arrêter la pollution, c'est simple, il suffit que chacun, arrête de polluer.

Salvia Ra,