• Junk DNA [007]

    Episode 7 d'un feuilleton onirique pour lectrices et lecteurs prédisposés à se perdre. Le langage des rêves et les jeux de la symbolique comme ingrédients. Un carnet d'alchimiste, qui trace un sillon surnaturel pour détourner la marche de la civilisation. Xénophobe, terrifié par la moindre hérésie, tu n'es qu'une tumeur du cancer qui ronge ce monde ! Une bande son est disponible gratuitement ici http://petitlien.fr/junkdna

    [20/05/1979] La revanche de la spirale ou le nombril en feu.

     

    «  Il faut n'avoir jamais marché pour croire que l'on puisse faire un faux pas.» Robo Meyrat.

     

    L'imperfection comme mètre étalon, dans la théorie des erreurs, toute chose devient vrai par sa répétition, en quelque sorte une musique expérimentale de l'âme.

     

    A la manière d'un Dilletante, apprenant non seulement des erreurs, mais encore en en faisant la matière première de notre création.

     

    On fait tourner le bâton magique de plus en plus vite et le feu jailli, état de transe jusqu'à la conscience éveillée.

     

    Ainsi tu peux t'attendre à l'image de la spirale que l'on s’éloigne inexorablement du nombril de Nietchevo.

     

    Assis face à l’abîme, un miroir rond sertit dans un soleil en osier dont les rayons font la forme d'une étoile. Je lève mon verre à moitié plein de liqueur d'épicéa artisanale à la santé de l'homme que je ne reconnais pas, mais qui m'observe à l'intérieur. Je l'imagine trop bien, près à céder à l'envie de me bassiner avec un discours vaseux du genre  :

    - C'est sûr que d'un point de vue extérieur, cela peut paraître un peu artificielle comme posture,

    mais qui m'aurait cru, si j'avais écrit la véritable scène, où je m'adressais à mon nombril en feu, tout en soufflant dessus entre chaque phrase.

    Souvent la réalité dépasse la fiction, pour écrire, il est alors nécessaire d'utiliser ce genre de trucages, tels les bruiteurs de cinéma,

    qui recomposaient un son adapté au conditionnement du public pour obtenir un résultat "réaliste".

     

    Alors pour ne pas courir le risque qu'il m’entraîne dans son interminable bavardage sénile et redondant sur la nature de la réalité, j'entrepris de lui raconter mon rêve de cette nuit :

     

    - J'étais encore enfant, grimpant, escaladant des rochers blancs, qui formaient un chemin qui s'élevait dans la montagne. Le temps passait comme dans les rêves, je me voyais grandir à vu d’œil, mais les roches ne semblaient pas plus petites en proportion.

     

    Ébranlé par des tremblements, le chemin changeait se reconfigurant continuellement. Bientôt, je me rendis compte que j'étais seul sur l'arrête dorsale d'une gigantesque créature. Si grande que sa peau couvrait peut être toute la surface de la terre !

     

    J'ai sauté en bas des rochers. J'ai courus dans l'herbe. Délicieux contacts des langues végétales humides pour mes pieds qui n'avait jamais connu que la roche rêche.

     

    D'abord je me sentis perdu. Je n'avais plus le repère immuable de la coulée de roche. Je ne savais pas où aller, le monde me paraissait si vaste. Mais peu après, j'appris à me diriger.

     

    Décelant mon chemin à travers chaque configuration, j'apprenais à me fier à mon cœur. Telle région luxuriante m'apportait la beauté sauvage de la vie, le reflet de l'énergie intérieure. Telle autre ruisselante instaurait en moi la paix de celui qui remonte le courant, mais connais déjà la source au simple contact de l'eau.

     

    Je découvrais le domaine des intuitions, toute chose est multiple, les antagonismes ne sont que des facettes, dès lors choisir n'est pas simple. Tenir le soleil dans sa main et laisser un rayon être guide. L'intuition agit comme un protecteur qui veille sur nous depuis notre subconscient.

     

    J'écoutais les cris des animaux et les paroles des gens, le bruissement des arbres. Enfin goutter la liberté de l'existence, quand l'assurance de mes pas fut devenue la seule route.

     

    Plus loin dans le rêve je retrouvais Moloch. Je ne sais pas comment je l'avais appris, mais le monstre s'appelait Moloch. Comme celui qui tourmentait Allen Ginsberg,

    l'incarnation du système qui exigeait en sacrifice l'humanité entière. Depuis qu'il recouvrait le monde il était devenu comme ce dragon dans Bilbo le Hobbit, gardant hors de porté pour le commun des mortels, ce trésor qu'est la vie. Seulement lui, ne pouvait pas me voir, car j'étais une des pièces de son trésor, roulant sur ma tranche sans jamais tomber d'un coté...

     

     

    Je ne me rappelle pas la fin du rêve, mais pour celui qui est dans le miroir et qui a de l'imagination, elle ne devrait pas être dure à inventer.  

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